Face à la crise énergétique, l’Union européenne veut se mobiliser pour aider la population. Jeudi et vendredi aura lieu le sommet européen « le plus important depuis longtemps », selon le Premier ministre Alexander De Croo, lorsque les mesures de soutien seront tranchées.
Par belge
TComme prévu sur la question des prix excessifs du gaz, la Commission européenne a proposé mardi aux États membres d’instaurer temporairement un plafond dynamique sur les prix de la principale bourse du gaz européen (TTF).
La Commission demande ainsi aux États membres un mandat pour établir un prix maximal, évolutif en fonction du marché, auquel cas les transactions peuvent avoir lieu sur cette bourse néerlandaise. D’autres plateformes d’échange de gaz de l’Union pourraient ainsi être liées au prix TTF, corrigé via un « corridor de prix » dynamique.
Cette mesure d’urgence, dont les détails doivent encore être précisés, est proposée dans l’ente de la création, avant la prochaine saison de remplissage des réserves de gaz en avril, d’un nouvel indice complémentaire à l’indice TTF. Ce dernier ne reflète plus la réalité du marché européen de l’énergie, désormais de plus en plus dépendant du gaz naturel liquéfié (GNL). Le TTF, qui reflète surtout le prix des gazoducs, est donc jugé trop sensible aux manipulations russes du marché.
En outre, les entreprises qui achètent du gaz devraient participer dès le printemps prochain à des achats conjoints, à hauteur d’au moins 15 % des objectifs de remplissage de chaque État membre, via un consortium européen. Ce sont les 10 à 20 derniers pour-cents qui coûtent le plus cher, a expliqué la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Ce mécanisme aiderait les plus petits États membres et leurs entreprises, les moins attractifs pour les fournisseurs, à accéder aux volumes de gaz aux meilleures conditions. L’exécutif veut aussi étendre les règles de solidarité entre États membres en cas de pénurie.
Le plafonnement réparti entre les Etats membres
Aux prises avec vingt-sept marchés énergétiques très différents, mais tous soumis à la pression de la guerre en Ukraine et à la chute des fournitures de gaz russe, l’Union européenne n’est pas restée inactive ces dernières semaines.
Elle s’est déjà accordée sur des mesures contraignantes de réduction de la consommation d’énergie, sur des garanties de fournitures alternatives, sur l’accélération du développement du renouvelable, ainsi que sur une captation des surprofits des producteurs d’ergie et une contribution de solidarité du secteur fossile, afin que les Etats puissent redistribuer jusqu’à 140 milliards d’euros aux ménages et entreprises les plus vulnérables.
Mais elle reste jusqu’ici incapable de s’accorder sur un plafonnement des prix du gaz, réclamé par de nombreux pays (depuis des mois dans le cas de la Belgique), mais rejeté par des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou le Danemark, réticents aux interventions publiques sur des marchés libéralisés, par crainte que des fournisseurs aillent vendre leur énergie ailleurs.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se retrouvent ces jeudi et vendredi à Bruxelles pour tenter d’atterrir sur ces principes. C’est en vue de ce sommet que la Commission a présenté ce mardi ses propositions d’urgence.
« Une étape essentielle »
Pour la ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten, les propositions de la Commission constituent une « étape essentielle ». « Tout se tient et tombe avec une bonne et rapide élaboration. Le travail n’est donc pas encore terminé. Au contraire. Mais c’est un pas de plus vers la réduction des factures élevées et la garantie d’approvisionnement à tout moment. «
Mais selon elle, « tout dépend de la qualité et de la rapidité de la mise en œuvre ».
« Dès le début de la crise, la Belgique a exercé une forte pression en Europe pour freiner les prix excessifs du gaz. Au cours des dernières semaines et des derniers mois, nous avons travaillé intensivement à une solution pour aller à la racine du problème », a affirmé le ministre Van der Straeten. « Notre pays fait pression pour un plafonnement général du prix du gaz sur le marché de gros. «