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Le gouvernement français envisage de limiter les réseaux sociaux en cas de nouvelles émeutes de grande ampleur. Le président Emmanuel Macron a lancé l’idée mardi lors d’un discours devant quelque 300 maires réunis à l’Elysée en réponse aux manifestations en cours après la mort d’un jeune de 17 ans à un poste de contrôle de la police.
« Il faut réfléchir à l’utilisation des réseaux sociaux par les très jeunes, dans les familles et à l’école, et aux interdictions qu’on doit imposer », a déclaré Emmanuel Macron. « Quand les choses échappent à tout contrôle pendant un moment, on pourrait se retrouver dans une situation où il faut les réguler ou les bloquer (les réseaux sociaux, ndlr) », a poursuivi le chef de l’Etat.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a précisé mercredi que les déclarations de Macron ne faisaient pas référence à une interdiction générale des réseaux sociaux. Selon lui, il s’agirait de la « suspension de fonctionnalités », comme la géolocalisation, ou de la suppression des « invitations à organiser des actions haineuses dans l’espace public ».
Immédiatement critique
L’opposition française a rapidement critiqué la possible censure. « Bloquer les réseaux sociaux ? Comme la Chine, l’Iran, la Corée du Nord ? », a demandé sur Twitter le député Les Républicains Olivier Marleix. Mathilde Panot de La France insoumise a également évoqué le régime autoritaire de Pyongyang. « Ça va, Kim Jong-un », a-t-il dit.
Mais il y a aussi eu des critiques de Macron de la part de son propre parti. « Ce serait comme abandonner l’idée que la démocratie est plus forte que les moyens contre elle », a déclaré le député de la Renaissance Eric Bothorel. « Ce serait une erreur. »