ETEn 2022, cinq millions de femmes, d’hommes et d’enfants ont cherché refuge dans l’Union européenne. Parmi eux, quatre millions d’Ukrainiens, qui ont obtenu une protection temporaire. Et environ 966 000 personnes qui ont demandé l’asile, via la procédure « classique ». Ce chiffre est bien en deçà des records de 2015 et 2016 – lorsque 1,3 et 1,2 million de personnes ont respectivement fui la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak, en direction de l’Europe. Mais, en dehors de ces deux années de crise migratoire, le nombre de demandes de protection internationale est le plus élevé des vingt-cinq dernières années.
En zoomant sur les statistiques publiées ce matin par l’Agence de l’Union européenne pour l’asile, deux choses se dégagent. D’abord la multiplicité des origines : si les Syriens et les Afghans sont toujours les plus nombreux, de nombreuses autres nationalités figurent dans les fichiers, à commencer par les Turcs, les Vénézuéliens et les Colombiens. Ensuite, la concentration des candidatures : 70 % d’entre elles sont présentées dans cinq pays de l’UE : l’Allemagne (seulement 244 000), la France, l’Espagne, l’Autriche et l’Italie.
140 000 personnes « sous le radar »
Si pour les Ukrainiens la protection temporaire est accordée automatiquement et rapidement – en 15 minutes dans certains Etats membres, souligne l’Agence – il n’en va pas de même pour les demandeurs d’asile. D’où un retard dans le traitement des dossiers et une pression sur les réseaux d’accueil. L’année dernière, 39% des demandes ont été acceptées positivement, une légère augmentation.
Les mouvements secondaires sous-tendent également ces statistiques : les demandeurs d’asile présentent leur demande dans le pays d’arrivée, mais poursuivent ensuite leur voyage dans un autre État membre de l’UE. En témoigne le nombre de procédures « retirées », 140 000 au total. Parmi ces personnes qui passent sous le radar, 18 000 mineurs non accompagnés – ils étaient 42 000, enregistrés à l’arrivée l’an dernier, sur le sol européen…
